Représentations et transmission des connaissances à la lumière de l'innovation numérique
7-8 nov. 2019 Montpellier (France)

Les conférences plénières

Axe 1 : Karën FORT, STIH, Université Paris-Sorbonnes - Salle colloques 2

"Productions participatives de corpus annotés :  des modèles encore incertains"

"La production participative (ou crowdsourcing) consiste à faire produire à une foule plus ou moins importante de participant·e·s, des votes, des avis, des données, le plus souvent via une application en ligne. Après avoir défini plus précisément les différents types de production participative, je présenterai plusieurs expériences menées dans le domaine du traitement automatique des langues (TAL) pour la production de données langagières, en particulier des corpus annotés. Outre nos (relatifs) succès, je tenterai d'analyser les limites de ce type de plateformes et de montrer qu'au-delà de l'effet de mode et de la gratuité supposée, la production participative peut, dans certaines conditions encore mal maîtrisées, avoir un réel impact scientifique et humain."

Axe 2 : François MANGENOT, LIDILEM EA609, Université Grenobles-Alpes - Salle Colloques 2

"Le rôle du prof. dans les dispositifs numériques : une vision diachronique."

Depuis l’apparition des premiers logiciels d’enseignement assisté par ordinateur (EAO) s’est posée la question du rôle du prof. Dès 1980, Taylor avait théorisé le rôle de l’ordinateur dans la pédagogie (évidemment lié au rôle de l’enseignant) : ordinateur tuteur, ordinateur outil ou ordinateur « enseigné » (tutee). Dans le premier cas, la machine était censée se substituer à l’enseignant, dans le second elle devait l’aider à concevoir et à mener des activités, dans le troisième, c’était l’enfant qui était censé programmer l’ordinateur et non l’inverse (Papert, 1981). Dans tous les cas, un certain nombre de pédagogues ont estimé que c’était l’intégration du logiciel dans un scénario pédagogique qui était le plus important (Bourguignon, 2004). Puis est arrivé le web, avec la richesse de ses contenus et de ses outils de communication, qui ne rentrait bien dans aucune de ces trois catégories. Mangenot (1998) a proposé une classification des apports d’Internet à l’apprentissage des langues, prédisant que ce seraient les outils de communication à distance qui permettraient les scénarios pédagogiques les plus probants : les nombreuses pratiques de télécollaboration, très répandues en langues, sont venues appuyer ce point de vue. Enfin, le phénomène MOOC, que l’on peut considérer comme apparenté au Web social, a encore fait bouger les lignes en proposant à la fois des contenus vidéo réalisés par des spécialistes et des formes d’accompagnement par les pairs : les MOOC se sont multiplié, mais on sait peu de chose sur leur efficacité pour apprendre. Une tendance semble se faire jour, qui nous ramènerait à la première phase : l’idée, nullement prouvée, que les MOOC permettent de pratiquer la classe inversée revient à poser la question de leur intégration (en tant que SPOC, notamment) dans des dispositifs hybrides animés par les enseignants ; et c’est le degré d’intégration entre ce qui se fait à la maison et ce qui se fait en classe qui est probablement le principal garant d’une certaine efficacité pédagogique (Nissen, 2019). Le rôle du prof utilisant le numérique serait donc essentiellement celui d’un ingénieur des apprentissages, construisant des scénarios pédagogiques favorisant l’autonomie des apprenants, vieille idée datant des années 1980 (Holec, Barbot, etc.) et qui semble aujourd’hui remise au goût du jour.

Axe 3 : Olivier LE DEUFF, MICA, Université Bordeaux Montaigne - Salle colloques 2

"Quelle maîtrise dans les milieux de savoir du digital ? "

Cette conférence a pour but d'interroger les conditions d'une maîtrise dans le contexte des milieux de savoir des environnements digitaux.
L'idée de maîtrise à évolué d'une vision procédurale et contrôlée qui consistait notamment à maîtriser l'information. Il est désormais impossible de tout maîtriser, et c'est justement cette prise de conscience qui permet la définition d'une nouvelle forme de maîtrise. Nous voulons montrer que cette maîtrise suppose l'inscription dans des traditions qui sont celles du travail intellectuel et qu'il s'agit de discerner les continuités plutôt que des ruptures pour comprendre les enjeux actuels en matière de formation et de constitution des savoirs alors que des changements de régime documentaire semblent se produire.

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